BANDE DESSINÉE – Dès 12 ans
De Luc BRUNSCHWIG ET Aurélien DUCOURAY
Dessinée par Dimitri ARMAND
Éditions Le LOMBARD – 13.99 €
Voilà un moment qu’on en parlait, qu’on l’attendait, ce reboot de Bob Morane.
Les éditions du Lombard ayant déjà relancé avec succès cette même année le personnage de Ric Hochet, cette relecture plus moderne, plus adulte et très fidèle à l’univers de Tibet & Duchateau nous rendait optimiste.
De nombreux adultes d’aujourd’hui ont grandi avec Bob Morane ; les romans d’Henri Vernes ont transformé un grand nombre d’adolescents d’hier en grand lecteur. En bande dessinée, les albums de ce héros ont évolué, de Dino Attanasio (très vintage) à Gérald Forton (très réalistes), de William Vance (la perfection !) à Coria (dessin catastrophique et scénarii débilitants)… Jusqu’à aujourd’hui et cette nouvelle publication.
Oh ! Quel bel album ! La couverture est magnifique ! Les dessins de grande qualité sont simplement superbes ! Le scénario de Brunschwig (déjà très bon sur la série « Holmes ») est de très bonne facture. Et le grand format en accentue la lisibilité.
Mais, si l’histoire est prenante et « mijotée aux petits oignons », ce n’est pas en donnant les noms des personnages des romans de Bob Morane à ceux de cette bande dessinée que l’on obtient forcément une aventure de Bob Morane.
Par exemple, dans le reboot de Spider-man, c’est toujours une piqûre d’araignée qui donne ses pouvoirs à Peter Parker.
Dans celui de Batman, c’est toujours le meurtre de ses parents qui convint Bruce Wayne de se transformer en justicier. Ici, il n’y a aucune concordance avec l’univers d’origine. Bob Morane n’est plus pilote, ni aventurier, il n’est même plus célibataire endurci mais en couple.
Dans cet album (qui se déroule sur six années), le « lieutenant » Morane est d’abord soldat (Casque bleu) en poste au Nigeria, puis haut fonctionnaire qui œuvre pour un rapprochement franco-nigérien.
Aucun rapport avec la vie et le caractère du personnage inventé par Henri Vernes (sauf pour les caractéristiques physiques), Bill Ballantine apparaît peu, quant à Tanya Orloff et Miss Ylang-Ylang qui ont fait fantasmer des milliers d’ados, elles sont ici bien banales et loin de leur rôle d’origine.
Bien sûr les jeunes lecteurs qui ne connaissent plus Bob Morane vont apprécier cet album (qui est vraiment très bon, rappelons-le). Mais était-ce vraiment nécessaire de reprendre le nom du vrai héros de tous les temps, comme le chante le groupe Indochine.
Vivement le tome 2 pour connaitre la suite et découvrir si le futur de nos héros dans ce « Bob Morane renaissance »sera plus proche du mythe.
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