Yeghvala, la belle sorcière ♥

Une petite fille est née un soir d’hiver, dans une roulotte.
Elle a une bosse derrière la tête et sa mère, tsigane, sait qu’elle est donc née sorcière.

D’ailleurs pendant la nuit, une forme noire a enlevé l’enfant et l’a emportée au milieu de la forêt.

Là se tient la grande assemblée des sorcières venues du monde entier pour distribuer leurs dons à la nouvelle petite sorcière, Yeghvala : beauté inégalée qui ne se flétrira jamais, guérisseuse, résistance au feu, puissance de sa chevelure, etc…
« C’est cette nuit-là que Yeghvala est entrée dans le grand cercle des sorcières du monde. »

Le lendemain, quand la maman se réveille, le bébé est de nouveau dans son lit et dort tranquillement.

Yeghvala grandit vite et devient une splendide jeune fille.
Elle tombe amoureuse d’un pauvre forgeron, Zlato, qui ne s’intéresse pas du tout à elle et rêve d’épouser une fille riche.
Elle use de ses pouvoirs pour l’attirer ; il devient alors fou amoureux de Yeghvala et la demande en mariage, ce qu’elle accepte volontiers.
Elle s’en va vivre dans la forge de son mari.
Ils sont heureux et, au bout de sept ans, ont déjà cinq enfants.

Mais Yeghvala ne semble souffrir de rien : elle est de plus en plus belle à chaque naissance et pas du tout incommodée par la surcharge de travail.

Zlato, lui, est inquiet car il craint de ne pouvoir subvenir aux besoins de sa nombreuse famille ; il va voir la vieille Mara qui le met en face de la réalité : Yeghvala est une sorcière, il doit la brûler.

Mais le feu n’atteint pas Yeghvala qui s’échappe du bûcher improvisé par son mari et se transforme en rose qui se pose sur la branche d’un arbre.
Quel va être le nouveau destin de Yeghvala ?

Voici une magnifique histoire d’amour dans laquelle une femme très compliquée et volontaire, réussit, malgré les embûches, à réunir ceux qu’elle aime plus que tout.
Des formules traditionnelles bien mises en valeur par une typographie originale, des références aux personnages des histoires fantastiques, un suspense bien mené, tout concourt à faire de cet album un ouvrage exceptionnel.

Les images sont elles aussi à couper le souffle par les couleurs raffinées et précieuses, des rouges vibrants (comme dans les flammes qui entourent Yeghvala), des verts étonnants, des bleus mystérieux, des bruns profonds, notamment pour les nuits des sorcières.
Les portraits sont superbes et particulièrement émouvants par la qualité des expressions traduites, par la grâce du mouvement.