Peau de lapin

« Ici, c’est la dune. La grande dune, La dune à perte de vue »…

Les lapins, Touffu et Taffeta habitent ici depuis toujours, heureux, entre sable et vent.

Un jour les hommes arrivent avec leurs maisons, leurs digues ; la dune rétrécit, c’est maintenant une dunette.
« On s’habitue à tout. On s’empile, on s’entasse. »

Puis la ville arrive avec du bruit, du raffut, du tapage.

Touffu et Taffeta ne savent plus très bien ce qu’ils font là.
Ils creusent des terriers pour se cacher, des galeries pour s’échapper.

Les lapins vont-ils devoir déménager ?

Un texte très poétique pour parler de l’arrivée galopante des constructions au bord de la mer, au mépris des premiers occupants, les lapins et la nature.
Le texte est coupé en deux parties, l’une, sur la page de gauche, parle de l’activité humaine, l’autre, sur la page de droite, décrit le comportement des lapins.
L’image s’étend sur les deux pages.
Après le départ des lapins, un seul texte mais l’image occupe toujours la double page.
Les habitations humaines sont représentées par des cubes empilés de guingois ; les emplacements des terriers des lapins sont symbolisés par des coquillages.
Mais il n’y a pas d’agressivité dans ce réquisitoire ; le mot « homme » n’est d’ailleurs jamais prononcé.
Des couleurs douces et fondues, des ocres, des bleus, des gris, l’atmosphère du bord de mer est bien là…
Un superbe album, format à l’italienne et papier légèrement cartonné.