Detroit

ROMAN – Dès 15 ans **
De Fabien FERNANDEZ
Éditions Gulf Stream – Collection (Électrogène) – 17.50 €

 Dans ce roman, la ville de Détroit se dévoile à travers le récit de trois témoins directs : Ethan, un jeune journaliste fraîchement arrivé de New York ; Tyrell, un adolescent de 17 ans en Terminale qui tente de lutter contre l’emprise des gangs qui gravitent à tous les niveaux.

Notre troisième témoin n’est autre que la ville elle-même que l’auteur nomme Motor City et qui nous révèle ce qui se passe dans ses rues sombres et ce qu’elle ressent devant sa lente dégradation.

Ces trois « personnages » parlent alternativement, et à travers leur histoire, nous réalisons l’abîme dans lequel sombre la ville.

Ethan est fasciné par son riche passé à la fois industriel et musical. Il veut repartir sur ses traces en se plongeant au plus profond de la ville, en s’incrustant dans les bas-fonds, quitte à prendre des risques. Au hasard de ses recherches, il découvre des malversations financières dans le lycée que fréquente Tyrell…

Tyrell, lui, est un jeune homme plein de promesses. Il vit seul avec sa mère et s’est fait exclure de plusieurs établissements scolaires en raison de colères incontrôlées. Il est un des rares dans son lycée à vouloir s’en sortir et faire autre chose de sa vie que d’intégrer un gang et de vivre dans la violence, la haine et la peur. Mais, confronté quotidiennement à cette violence, il a beaucoup de difficultés à se contenir même s’il est aidé par sa mère, sa nouvelle petite amie et son voisin.

Quand le chef d’un gang, qu’il découvre être son père, sort de prison, la peur s’installe…

Entre chaque récit d’Ethan et Tyrell vient se glisser des événements vécus par des personnages annexes ainsi que le ressenti de Motor City face à la terrible réalité vécue dans ses quartiers, ses routes, ses restes …

L’auteur personnifie la ville comme si elle pouvait interagir sur les événements. Il la fait parler à la première personne : « Je la protège d’un regard bienveillant … » Cette manière de raconter donne au lecteur l’impression de vivre plus intensément les différentes scènes.

La noirceur et la violence restent prédominantes dans tout le roman même si de beaux personnages éclairent l’histoire comme Moore, cette femme policier, l’inspecteur et bien d’autres.

Un style rythmé qui ne nous laisse pas souffler un instant !