L’incendie

 ROMAN – Dès 15 ans *
de Jennifer Lynn ALVAREZ
traduction de Nathalie HUET
Aux éditions Albin Michel  – 19,90€ 

Un roman qui reflète bien toute l’ambiguïté de la dédicace : « A toutes les bonnes personnes qui peuvent commettre de mauvaises actions »

Cap Lake en Californie, le 11 août : Hannah court dans le bois à la recherche du cadavre de son amie Violet… Pourquoi pense-t-elle que Violet a été assassinée? …
Retour sur l’instant où tout a commencé cinq semaines plus tôt…
Hannah, Violet, Drummer, Luke et Maureen, fêtent la fin du Lycée  et leur entrée prochaine en université. « Les monstres » comme ils appellent  leur groupe depuis  qu’ils se sont rencontrés à l’âge de 7 ans,  ont  soudé leur amitié grâce à des codes établis comme « les monstres ne sortent pas avec les monstres »…
Malgré la  température qui avoisine les 40°  et les alertes incendie qui se succèdent, ils allument un joint. Un geste maladroit et ils déclenchent un incendie qui prend très vite des proportions inimaginables…
Immédiatement, Hannah, fille du shérif qui se prépare à suivre la voie de son père, prend la situation en main et conseille aux autres de cacher leur présence sur les lieux du départ du feu…
Ce mensonge devient de plus en plus difficile à supporter pour chacun, d’autant que le feu détruit une partie de la ville et fait des victimes et que l’enquête progresse…
Avec la peur de la prison, le sentiment de culpabilité, la crainte de devoir renoncer à tous ses rêves d’avenir, la belle amitié se désagrège et les caractères de chacun se dévoilent avec leurs failles ou  leur côté sombre.
Quand Violet disparaît et que Hannah est hospitalisée, ne se souvenant de rien suite à une attaque d’un ours, tout se complique pour cette dernière qui compte bien tout tenter pour se sortir d’affaire quelle que soit la vérité qu’elle recherche…

C’est sur la trame d’un incendie bien réel que Jennifer Lynn Alvarez a construit ce thriller bien sombre.
Une montée en puissance de la tension psychologique entre les différents personnages montre bien l’engrenage infernal dans lequel ils sont entrainés par leur mensonge. Hannah est la narratrice et si au début le lecteur partage ses peurs et ses souffrances morales puis physiques, son manque d’empathie, sa jalousie exacerbée finissent par le déranger.
L’ambivalence des personnages, les différents choix qui sont faits invitent à la réflexion.