Projet Bluebird

ROMAN        Dès 15 ans  **
De Sharon CAMERON
Éditions Gallimard jeunesse – 19,90 €

Février 1945, Inge von Emmerich, fille de médecin, appartient à la Ligue des jeunes filles allemandes avec son amie Annemarie.
Leur avenir est tout tracé : faire un bébé pour Hitler avec un homme de bonne ascendance aryenne.
Mais l’annonce de la disparition d’Adolf Hitler va conduire la mère d’Inge à tuer ses deux fils puis à se suicider dans leur chalet d’été. Inge en réchappe et décide de se rapprocher de son père qui travaille dans le camp de Sachsenhausen, près de Berlin.
C’est là qu’elle retrouve Annemarie  qui n’est plus qu’une âme fantôme depuis qu’elle a été violée par les soldats allemands. Là aussi où elle découvre les charniers et les horreurs perpétrées par son père dans le camp de concentration….

Août 1946, une jeune fille Eva Gerst et son amie Brigit Heidelman arrivent aux Etats-Unis après avoir fui l’Allemagne. Eva est prête à tout pour protéger Brigit qui vit maintenant dans son monde.
Elles sont accueillies à la Powell House par les bénévoles de l’American Friends Service Committee. Parmi eux, leur logeuse, mademoiselle Schaffer et un jeune juif Américain, Jacob Katz.
Tandis que la CIA met en place le projet Bluebird chargé de traquer et de récupérer au profit des US, les scientifiques nazis de haut niveau, Eva s’est donné une mission et peut compter sur l’aide de Jacob, même si elle lui cache ses objectifs…
Une mission qui l’oblige à tenter d’échapper aux services secrets américains et soviétiques…

 Avec  ses nombreux personnages, ses héros aux multiples identités et des allers-retours incessants entre Berlin et New-York, ce roman passionnant nécessite une lecture attentive.
Les dégâts de l’endoctrinement des jeunes allemands dans l’idéologie nazie, les atrocités commises sont parfaitement décrits. Les jeunes lecteurs d’aujourd’hui découvriront  aussi le rôle des Etats-Unis d’Amérique et de l’Union soviétique de l’après-guerre et comment ils ont empêché des scientifiques, criminels de guerre,  d’être jugés et condamnés pour crimes contre l’humanité au procès de Nuremberg pour pouvoir compter sur ces soldats sans affect prêts à accepter les missions les plus périlleuses, les tortures les plus ignobles sans jamais défaillir.
Le projet Bluebird a réellement existé.