Dans le collimateur

ROMAN – Dès 16 ans et adultes *
de Sébastien GENDRON
Editions Pocket Jeunesse (PKJ) – 16,90€ 

Gabriel, un adolescent de 17 ans vit une scène de terreur : Axel, William, Noa et Yanis Korda le chef de la bande à laquelle il s’est raccroché, viennent d’être tués sous ses yeux alors qu’ils partageaient dans la forêt un temps mêlant chips, canettes et joints.
Commence alors pour Gabriel une traque où il cherche à distancer le tueur. Gabriel court, se dissimule, parfois crie, il voudrait savoir qui est ce mystérieux homme en noir.

Dans sa course des éléments de sa vie lui reviennent. Gabriel est un enfant de militaires, une mère sur les fronts les plus exposés, un père dans les bureaux. Il a une sœur Marthe. Son père frustré lui impose un mode de vie rigoureux et une violence tant dans ses propos que dans ses gestes. Lui revient aussi la chasse, omniprésente dans la vie de ses parents, qui lui imposent, à lui, d’achever le gibier.

L’espoir de se retrouver dans une zone habitée se transforme en cauchemar quand Gabriel arrive dans une friche de maisons inachevées. L’homme en noir est toujours là. Et Gabriel se souvient : l’annonce de la mort de sa mère, le départ de sa sœur… et un monde qui se disloque.
Lorsqu’ il rencontre enfin une femme avec son chien, pourquoi l’homme en noir qui l’avait à sa merci ne l’a-t-il pas achevé ? Alice la fille dont il est amoureux pourrait-elle l’aider ? Pour Gabriel le temps presse, le tueur est toujours à ses trousses. Un campement, une arme, il tire sur l’homme… Commence alors l’enquête du major Sabatini et de l’adjudante Cotlère.

La lecture de ce roman noir laisse une grande place à la violence. Les scènes sont âpres, dures et décrites dans les moindres détails.
Si le récit ne laisse que peu de place au calme, quelques lignes, la description du cerf, l’amour naissant pour Alice -un rêve sans retour- donnent au personnage de Gabriel des nuances que son éducation violente a enfermé et enferme. Jusqu’au dénouement, le lecteur est tenu par un récit prenant où perversité, ambiguïté et leurs conséquences s’entremêlent, dans ce roman très noir qui conviendra plutôt à un public préadulte et adulte.