Couleur barbelé

ROMAN illustré – Dès 11 ans **
de Isabelle WLODARCZYK 
illustré par Hajnalka CSERHATI
musique créée par Pierre Diaz
Éditions Babouche à oreille –  13.50€

Il s’agit d’un texte qui a été réalisé dans le cadre d’un atelier d’écriture en collège avec deux classes de troisième.
Les écrits des collégiens ont été revus par Isabelle Wlodarczyk.
Le thème concerne la Première Guerre Mondiale.
Les textes sont émouvants, à la première personne du singulier, et donnent une impression de journal intime, tels ceux que les Poilus écrivaient.

Jules-Victor Fabre a réellement existé : sa fiche militaire figure en fin d’ouvrage. Il n’est précisé nulle part si les éléments concernant sa vie (et sa mort) sont réels. De fait, il a été passé par les armes le 15 octobre 1915, dans la Marne. Mais cette année 1915 a été la plus meurtrière en matière de justice militaire : 236 autres soldats ont été fusillés pour l’exemple.

Jules-Victor Fabre rêve de devenir peintre et monte à Paris, de son Montpellier natal, probablement en 1914, puisqu’au détour d’une page le voilà soldat. Mais pas un soldat comme un autre : on va lui demander de mettre son art au service du camouflage de guerre, une activité qui prendra de l’ampleur jusqu’à la fin de la guerre. Mais les têtes en plâtre peintes par Jules essuient une grosse pluie et se diluent, et son arbre-leurre pas assez ressemblant est repéré par l’ennemi.
Violemment confronté à la mort de ses camarades, il tentera d’aller sans ordre au ravitaillement pour les soulager et sera accusé de désertion.

Les illustrations sont à l’encre noire et deviennent de plus en plus foncées et dramatiques au fil de l’ouvrage.
Trois  séries de dessins se succèdent : la jeunesse de Fabre, les croquis de Fabre le peintre camoufleur, et Fabre dans les combats.
Le petit côté original de ce court roman illustré, c’est qu’il peut être écouté en ligne, le texte étant souligné des compositions du musicien Pierre Diaz.
L’expérience est intéressante, quoi qu’une voix masculine aurait été peut-être plus appropriée, plus rude, moins poétique, et n’insistant pas systématique sur les liaisons et les e muets.