Si l’on me tend l’oreille

ROMAN – Dès 14 ans
De Hélène VIGNAL
Éditions Rouergue – Collection (Do a do)  – 14,50 €

 Jusqu’à ce que Baryte Myrtale succède à son père à la tête des trois provinces, le peuple partagé entre sédentaires et nomades vivait en bonne entente sans se préoccuper de celui qui les dirigeait. Les nomades allaient de foire en foire, de village en village apportant avec eux « richesse et enthousiasme » et colportant des histoires.

Suivant l’exemple de « ses mères » Grouzna installait sa roulotte à bras dans les foires et à ceux qui y entraient, « elle murmurait : « Si l’on me tend l’oreille, je parle » » et alors, elle leur dévoilait leur avenir…
Mais Baryte voulait rester dans l’Histoire et pour cela, voulait un « peuple discipliné et dévoué ». Il décréta que tous les nomades devaient devenir sédentaires. Finie pour eux la liberté de se déplacer au gré des foires. Ces conteurs d’histoires saugrenues, ces saltimbanques et autres forains, sont désormais obligés de se faire recenser, on leur attribue une assignation à résidence dans une province et un métier… Des couples sont séparés, des pères sont désespérés ne sachant plus comment nourrir leurs enfants…
Lors de son recensement, dans la file d’attente, Grouzna fait la connaissance de la Vieille et de Julio, un saltimbanque musicien. Tous les trois refusent de courber l’échine et entrent en résistance en décidant d’aller là où ils le voudraient. Mais leur chemin est semé d’embûches, il leur faut éviter les barrages, dormir le jour et avancer la nuit, trouver de la nourriture avec l’hiver qui approche…
Avec le temps et le zèle de certains petits chefs de patrouille abusant de leur petit pouvoir, la traque des Récalcitrants s’intensifie…

Hélène Vignal manie habilement la plume pour parler de choix de vie, de résilience, de solidarité, de relations humaines, d’abus de pouvoir. Le lecteur se laisse happer par cette ode à la liberté rythmée par les histoires de vies que se racontent les personnages tous très attachants.