Deux fleurs en hiver

ROMAN – Dès 12 ans
De Delphine PESSIN
Éditions Didier Jeunesse– 15,90 €

Voici l’histoire de Capucine et Violette, deux « fleurs » qui se rencontrent, s’apprivoisent, et se lient d’une magnifique amitié, une amitié intergénérationnelle.
Capucine est une jeune fille en stage dans un EPHAD, elle rêve de devenir aide-soignante, et porte tout un tas de perruques aux couleurs différentes selon ses humeurs.
Violette quant à elle est la nouvelle résidente de l’EPHAD Bel Air, et mécontente d’y être, elle devient amère et perd l’envie de vivre, et plus que tout, son chat adoré lui manque beaucoup.
Ces deux femmes vont se retrouver l’une dans l’autre, dans leurs blessures, leurs secrets, et une connexion sans pareil va naître entre elles.

Capucine ayant perdu sa maman dans un accident de voiture se renferme sur elle-même et surtout enferme sa colère, qui la ronge petit à petit. Violette n’a pas le choix que d’être là, ronchonne et est de moins en moins vaillante et fait de la résistance face au personnel soignant. C’est Capucine qui fera le premier pas, déterminée à mener à bien son stage, et passionnée par l’idée de devenir un jour aide-soignante, elle fera tout pour apprivoiser « ses petits vieux » et surtout Violette.
Ensemble elles passent un marché, si Capucine parvient à retrouver le chat de Violette et le mettre en sécurité, alors cette dernière acceptera de manger et de se sociabiliser.
C’est au travers l’alternance des points de vue selon les chapitres que nous apprenons à les connaître et que nous découvrons petit à petit la profondeur de leur amitié.
Tout cela entouré de personnages secondaires tout aussi attachants qui permettent à l’histoire de se dérouler à la perfection.

C’est un très joli roman que nous offre Delphine Pessin, empreint de sensibilité et de vérité, il fait aussi l’objet de la mise en avant des problématiques liées à la vie en EPHAD et de la réalité du monde hospitalier et soignant. L’autrice nous y relate les difficultés journalières du personnel soignant, du manque de temps et de moyens, du manque d’affect parfois présent, et du ras-le-bol des résidents ainsi que celui du personnel.

Au final, grâce à une belle écriture, une jolie histoire et des mots simples et fins, les yeux du lecteur s’ouvrent sur la réalité de la vie de ces personnes. Et bien au-delà de ça, grâce à l’entraide de ces deux magnifiques personnages, qui loin d’être parfaits, sont authentiques, on réalise aussi l’importance de l’autre, garder ses douleurs pour soi n’est pas une solution, le regard, la présence de l’autre sont plus motivants que les secrets et les faux-semblants pour se guérir de es blessures.