La mémoire en blanc

Dans le train qui la ramène auprès de ses parents de Genève à Lyon, Léonie rencontre un groupe de quatre jeunes  africains à la recherche d’indices sur la mort dans ce même train d’une jeune fille rwandaise : et à partir de ce moment, la vie de Léonie bascule. La jeune danseuse, belle, épanouie et heureuse s’interroge sur les sensations de peurs, les visions de violence,  les angoisses révélées et suscitées par des cauchemars qui occupent depuis son enfance tous ses moments d’assoupissement !! Et voilà qu’à présent, à son retour à Lyon,  elle est assaillie par des textos menaçants : on la suit, on l’épie, on l’agresse !!
Mais pourquoi ???
Léonie découvre qu’elle est née au Rwanda l’année même du terrible drame…
Le lecteur suit toutes les rencontres et les étapes qui reconstruisent le passé de Léonie : à 20 ans elle découvre qui elle est !! Et c’est interpellant, inquiétant, douloureux ! Ce passé dont elle n’a aucun souvenir conscient, bien sûr = « la mémoire en blanc »

Isabelle Collombat est journaliste de formation et a choisi l’écriture romanesque pour évoquer l’histoire d’hier et d’aujourd’hui : en l’occurrence dans ce roman « La mémoire en blanc » elle construit une intrigue liée aux drames et aux conséquences humaines du génocide des Tutsis et des Hutus modérés perpétré en 1994 au Rwanda. L’auteur sait distiller dans son récit l’intime des émotions, des questionnements de Léonie : le lecteur est plongé avec une extrême empathie au cœur même de cette vie « chamboulée ».

La construction du récit et le ton de la narration offrent une lecture palpitante avec une somme d’indices comme dans une enquête policière, avec une somme d’émotions contradictoires comme dans la « vraie vie ». Un roman indispensable dans le devoir de mémoire proposé aux jeunes générations de collégiens.