Les marcheurs de la terre

ROMAN – Dès 14 ans *
écrit par Phyllis C. CAST et traduit de l’anglais par Karine SUHARD-GUIÉ
Éditions Bayard jeunesse – Série  » Chroniques d’un autre monde « tome 1 – 18.90 €

Sur les ruines d’une civilisation détruite, des survivants regroupés en divers clans ont bâti un autre monde. Des croyances et modes de vie différents les ont conduits à exclure « les autres » de leurs territoires respectifs. Ils s’affrontent, se craignent ou se méprisent ; pourtant quelques-uns ont la curiosité de se découvrir en dépit des a priori, ou par hasard…
MARI, mise en présence de NIK lors d’une agression du groupe de celui-ci, craint l’incompréhension de sa tribu si elle revoit cet ennemi qui pourrait être un lien avec le passé. C’est pourtant ce qui se produira…

Comment l’attachante héroïne de cette histoire va-t-elle faire face aux calamités qui s’abattent par ailleurs sur elle et n’épargneront pas non plus le jeune homme ? Ce premier tome d’une vaste saga est centré sur la méconnaissance réciproque, injustifiée, de leurs clans ; il rend sympathiques les deux choix de vie sociale présentés, et annonce la menace que représente le cynique chef d’un troisième peuple…
Le récit fait la part belle aux descriptions : pour les « compagnons » comme NIK, celle d’une technologie astucieuse réinventée avec les moyens du bord et le « glanage » des objets d’autrefois ; la présentation des « creuseurs » (surnommés ainsi à cause de leur attachement à la terre) valorise les connaissances botaniques ancestrales, bases de la médecine pratiquée par Mari.
Ces sociétés privilégient la solidarité collective mais admirent pourtant les talents artistiques et les performances individuelles. Rassemblés lors de rites magiques, ils font confiance aux astres qui confèrent à quelques élus des pouvoirs exceptionnels Tous doivent lutter contre des mutations et maladies inconnues, sources de pauvreté et parfois de jalousie.
Le danger viendra de là : les plus cupides, pervers ou avides de pouvoir vont-ils anéantir ceux qui ont rétabli un semblant de prospérité ? Dans ce combat du bien contre le mal, les suppôts de la mort tueront-ils les adeptes du vivant ?

Pour qui découvre ce type d’ouvrage l’intérêt ne faiblira pas : les péripéties sont nombreuses.

On ne peut passer sous silence cependant qu’à côté d’idées neuves, une certaine compilation a été faite de données issues de l’antiquité (rites), de livres du genre (survie avec retour à l’âge des cavernes), voire d’élucubrations diffusées par des sectes (méditation et invocations fantaisistes).
Pour le plaisir des amis des bêtes, l’auteur extrapole sur les effets bénéfiques de la médiation animale qui, de thérapie occasionnelle de nos jours, devient dans le livre une surprenante et incontournable complémentarité affective.
Là aussi pourtant d’horribles bestioles échappent à la bonté ambiante…

A lire vautré dans l’herbe ou le sable estival d’une parenthèse rustique avant que des radiations fatales ne nous réduisent à la vie de ces personnages.