Un hiver en enfer

Quinze ans et d’une timidité maladive, Edward a abdiqué devant la violence quotidienne et les « petits jeux pervers » des caïds de son établissement privé qui le surnomment « Ed le timbré » ou «Ed le strange » et faute d’amis réels, se réfugie dans la communauté virtuelle du monde des jeux en ligne…
A la maison, « dans un décor de magazine », la richesse matérielle et une organisation de façade cachent « un grand mensonge organisé ».
Rose, la mère est « maniaco-dépressive » depuis la naissance de son fils, incapable du moindre sentiment à son égard.
Le climat entre eux s’est tendu au fil du temps.
Edward qui a trop et tant attendu son amour la déteste maintenant…
Heureusement pour lui, il y a son père, architecte renommé qu’il adore et avec qui, lorsqu’il n’est pas en voyage pour son travail, il peut partager des moments de complicité…
Ce soir-là, où sa mère est rentrée une fois de plus d’une hospitalisation en psychiatrie, ce soir où elle semblait vouloir communiquer avec lui, où il a rejeté son avance, ses parents sont victimes d’un accident de la route et son père est tué…
C’est l’effondrement pour l’adolescent…
D’autant que le procès-verbal de l’accident semble accabler ce père tant aimé.
Par ailleurs, le comportement de sa mère le perturbe.
Elle qui n’avait jamais eu aucune attention envers lui devient complètement possessive, l’isolant, l’empêchant de reprendre pied tout en jouant les mères modèles vis-à-vis de l’environnement.
Un comportement tellement excessif que l’adolescent commence à douter lui-même de sa santé mentale.
Est-il parano ou est-il réellement en danger de mort ?…

Un roman construit magistralement pour bluffer le lecteur jusqu’à la dernière page.
Un ton très juste pour dire toute la complexité et la violence des sentiments qui se bousculent dans la tête de l’adolescent, les failles dans les relations mère-enfant et leurs conséquences dans son comportement, son mal-être, son questionnement.
Une situation dramatique qui rend très crédible la deuxième partie du livre, quand du roman psychologique, on passe à un thriller haletant.