Toute la beauté du monde n’a pas disparu

ROMAN – Dès 15 ans **
De Danielle YOUNGE-ULLMAN
Éditions Gallimard – Collection (Scripto) –  16.50 €

Ingrid se découvre une passion pour le chant classique à la faveur d’un rôle joué à la fête du lycée.
Sa mère, ancienne cantatrice autrefois adulée, n’a jamais voulu que sa fille envisage la même carrière tant cette voie suppose une grande force de caractère et ne permet de gagner sa vie que de façon aléatoire.
Grâce aux démarches discrètes de sa directrice, la jeune fille est cependant admise à Londres dans l’école de ses rêves mais il faut l’accord parental pour s’inscrire.
Sa mère lui propose un marché : ce sera oui à condition qu’Ingrid consente à vivre sans confort durant trois semaines de l’été afin de prouver sa détermination. Etre en pleine nature avec d’autres jeunes ne lui fait pas peur car elle croit à des vacances écologiques, elle accepte donc…

Entre stage de survie et thérapie de groupe, ce camp devient pourtant vite un calvaire qui remet toute sa personnalité en cause.
Pourquoi sa mère lui a-t-elle imposé cela ? Pour la détruire ?
Le livre raconte une lutte quotidienne pour tenir physiquement et moralement. Il faut en effet supporter ou comprendre les autres, véritable échantillon de tous les problèmes des jeunes ; à la promiscuité s’ajoutent les événements antérieurs de la vie d’Ingrid et de sa mère, distillés peu à peu sous forme de souvenirs et qui émergent douloureusement.
Pour tenir, réfléchir à ses erreurs, la jeune fille tient aussi un journal intime composé de lettres aux deux personnes importantes de sa vie. Ira-t-elle jusqu’au bout afin de gagner son pari ?

Alliant à la fois une richesse d’informations, de relations humaines, de péripéties et une  écriture parfaite, un roman poignant, superbe et d’une facture qui maintient l’intérêt jusqu’à la révélation finale.