Le pangolin n’y est pour rien

ALBUM – Dès 6 ans **
de Laurana SERRES-GIARDI
illustré par  Nathalie DIETERLE
Editions Rue du monde – Collection (Tous les futurs sont dans la nature) – 16,50 €

Un livre qui colle à l’actualité, comme son titre l’indique sans ambiguïté, et qui est le premier opus d’une nouvelle collection chez Rue du Monde, intitulée « Tous les futurs sont dans la nature ».

Cet album, joliment illustré par Nathalie Dieterlé, est d’abord un documentaire sur un animal plutôt méconnu sous nos contrées, mais qui vient d’être brutalement mis sous les feux de l’actualité : le Pangolin.

Devenu vedette malgré lui, parce qu’un de ses membres est suspecté d’être lié à la transmission du Coronavirus aux humains, le pangolin est un petit animal étonnant.

Laurana Serres-Giardi dresse son portrait, nous apprend où on le rencontre, comment il se déplace, se nourrit, élève ses petits…
Mais l’auteure consacre aussi plusieurs pages à la place des humains dans sa vie. Et, il faut reconnaitre que ceux-ci n’y jouent pas un beau rôle : « Le pangolin est l’espèce la plus touchée au monde par le commerce illégal d’animaux ».
Traqué à la fois pour ses écailles, aux propriétés réputées magiques, pour son cuir, et pour sa viande, ce paisible petit mammifère qui a peu de prédateurs naturels, intéresse tellement les hommes qu’il est inscrit sur la liste rouge des espèces menacées de disparition. La déforestation intensive, le développement des réseaux routiers, ferroviaires, menacent son habitat et renforcent encore sa fragilisation.

L’album met heureusement en avant plusieurs actions de sensibilisation, d’information, et de sauvetage pour tenter désormais de le protéger.

Le texte, dense, précis, bien écrit, très complet mais jamais ennuyeux, émane d’une auteure scientifique qui a déjà écrit plusieurs livres à destination des enfants.

L’illustration, très graphique joue sur les couleurs chaudes de l’environnement naturel du pangolin (l’Asie et l’Afrique) mais également sur le noir et blanc des activités humaines.

Un ouvrage utile pour mieux connaitre cet animal, le réhabiliter avec son titre explicite « Le pangolin n’y est pour rien » et surtout sensibiliser le lecteur à l’urgence de la protection de la nature.