Le petit homme qui rêvait trop

Album – Dès 10 ans **
DE Sylvain ROMELLO
Éditions A contre sens – 14 €

Stricteville est un endroit très sérieux où les habitants n’ont pas une minute à perdre pour se distraire. Ils sont trop occupés à travailler dans les usines. Ils sont tellement occupés qu’ils n’ont pas le temps de lever les yeux pour se plaindre de ne plus voir le soleil caché par une nappe de pollution ou de leurs conditions de travail…

Ils sont tellement occupés à chercher à « travailler toujours plus vite et toujours mieux que le voisin » pour obtenir la médaille du meilleur ouvrier que le maire de la ville remet chaque soir. Ce maire est un vrai tyran qui a pour objectif : la rentabilité. Celle-ci lui permet d’afficher sa puissance face aux villes voisines.

Mais un matin, alors qu’il visite son usine préférée, il découvre toutes les machines à l’arrêt et comble de stupeur : « aucun ouvrier n’est à l’ouvrage derrière son établi ».

« C’est la faute du petit homme qui rêve » lui dit le contremaître. Ce petit homme raconte des histoires, ne suit pas les notices de fabrication, invente de drôles de machines et organise même un spectacle avec ses engins bizarres…

C’est « une abomination » pour le maire qui le fait arrêter et affecter dans un endroit où pense-t-il, le bruit l’empêchera de rêver… Mais c’est sans compter sans l’imagination du petit homme…

Un album en hommage au rêve, celui qui ouvre les esprits et libère de toutes les contraintes, celui qui restitue de l’humanité dans un monde asservi, celui qui invite à s’arrêter, à réfléchir, à inventer un monde meilleur pour tous.
Les illustrations, par leur côté agressif, appuie la caricature d’une société où l’homme est manipulé et poussé à se comporter comme une machine au service de la folie dominatrice de certains.