ROMAN GRAPHIQUE – Dès 6 ans **
de Stéphane SERVANT
Illustré par Gaya WISNIEWSKI
Editions Rouergue – 17,80 €
Esteban écrit à Gayouchka : « Aujourd’hui je suis allé chez mémé et au grenier j’ai retrouvé dans une vieille malle la carte que tu avais dessinée l’été des Lucioles. Il y avait sur cette carte tous les esprits que nous avons rencontrés durant nos vacances chez mémé : Suce-Pied, Arbre qui pleure, les Crapauds de Bonnaventure et tant d’autres ! …
C’est pourquoi j’ai décidé d’écrire un livre sur les esprits qui habitaient chez mémé. Gayouchka, je sais que tu adores dessiner j’aimerais beaucoup que tu fasses les images de ce livre. »
Une invitation à sa sœur, sa réponse positive enthousiaste et, en préambule un plan au crayon de papier qui pourrait avoir été dessiné par un enfant. Ce plan aurait-il été déniché dans le grenier, comme pourraient l’être bon nombre d’illustrations du livre réalisées au fusain, puis accompagnées d’autres au pinceau ?
Le lecteur est troublé tant cette entrée en matière sonne vrai.
Esteban et Gayouchka seraient-ils dans la vie, frère et sœur ?
Esteban rime avec Stéphane, Gayouchka est un surnom plausible pour Gaya… Fausse piste et petite déception : une recherche rapide montre que l’écrivain est français et l’illustratrice belge… On est bien dans la fiction.
Suite à cette introduction qui nous a un moment occupés, un petit chapitre est dédié à chaque esprit et on en a pour son argent : 21.
21 esprits qui évoquent des peurs enfantines courantes (le placard, l’ombre des toilettes), des désagréments (le croque-chaussettes, le soukapat), qui montrent la richesse de l’imagination enfantine (le pamoaki-dessin-le-ciel, le chuchoteur d’histoires) et qui évoluent aussi en fonction de l’âge (le Doudou, le lèche-mousse-le lapin blanc).
Un livre (et aussi un spectacle des mêmes auteurs) qui célèbre la capacité des enfants à rêver le monde et invite l’adulte à ne pas perdre ce pouvoir. « Il est important de travailler notre imagination comme on entretient un petit carré de jardin, devant sa maison ou au pied de son immeuble » parce que « Un monde sans esprits, c’est comme une maison sans fenêtres, une rivière sans eau ou un gâteau d’anniversaire sans bougies ! »
« Esprits d’enfance » pourra accompagner le lecteur longtemps, à lire et relire, par petits chapitres, à partir de 6 ans.
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