Série « Broadway Limited » – Un dîner avec Cary Grant ♥ 

 Nous sommes en 1948. Jocelyn a 17 ans et quitte la France d’après -guerre pour débarquer à New York grâce à une bourse de l’université de musicologie. Le talent culinaire de sa mère, son propre talent de pianiste et un léger mensonge lui permettent de gagner les faveurs de Miss Artemisia, qui dirige la pension Giboulées.
Il obtient la possibilité de demeurer dans cette pension respectable exclusivement réservée aux filles.

Ces filles s’appellent Charly, Hadley, Chic, Page, Manhattan … Elles sont jeunes, belles, danseuses, apprenties comédiennes et sans argent. Elles courent de casting en casting en quête de petits rôles en attendant celui qui fera d’elles des stars.

Immédiatement happé dans le tourbillon fou qui règne dans la pension et adopté par les pensionnaires, le jeune homme les suit dans leurs auditions, au théâtre, au concert…

Tandis qu’il découvre avec enthousiasme et émerveillement l’effervescence de la ville où tout est surprise pour lui, de la pizza aux cornflakes en passant par les « numéros de claquettes de jeunes filles plus sensationnelles les unes que les autres », où tout instant de vie est prétexte à comparaison avec un extrait de film, tout visage avec celui d’un acteur, … nous apercevons la face cachée des paillettes les secrets des unes et des autres , comme celui d’Hadley, le seule qui soit allée à Hollywood et dont le rêve s’est brisé par une soirée de neige dans un train appelé « Broadway limited », le côté sombre de cette Amérique où règne le racisme, la guerre froide avec l’URSS qui a provoqué un anticommunisme primaire avec la commission des activités antiaméricaines poussant aux délations en cascade, où toute suspicion de communisme est synonyme d’espionnage et de rejet …

Un roman passionnant de bout en bout, et très documenté sur cette période Newyorkaise; on croise des acteurs, Marlon Brando à l’Actor Studio, James Stewart, Woody Allen adolescent, des chanteuses comme Sarah Vaughan, on écoute des extraits d’infos à la radio, on parie « un dîner avec Cary Grant », le tout s’intégrant dans une intrigue romanesque habilement construite.

Les personnages sont très attachants avec leur enthousiasme, leurs rêves, leurs engagements… On les quitte avec regret, attendant impatiemment de les retrouver pour le tome 2 de leurs aventures : « Un shim sham avec Fred Astaire »