Jules B l’histoire d’un juste

Armelle Modéré a écrit cette BD en regrettant de n’avoir pas interrogé son grand père maternel sur ce qu’il avait vécu, su, et pas su pendant la seconde guerre mondiale, avant qu’il ne s’éteigne à un âge respectable.

Elle réalise cette BD inventée, fictive, en puisant dans son imagination pour alerter les enfants d’aujourd’hui sur le douloureux sujet de la guerre et en particulier sur la haine et l’anti-sémitisme,  mais aussi pour rendre hommage aux justes qui ont réfléchi d’abord avec leur cœur pour résister à la barbarie.

Ses personnages sont bizarrement des animaux (ce qui n’apporte pas à mon sens grand chose au sujet) : le personnage principal Jules est un cochon,  le bistrotier un âne, les enfants juifs de
très jeunes chats…
Pour ce dernier exemple, il est à noter que la taille minuscule des chats et leurs mimiques de bébés, démunis, inquiets, facilite peut être une meilleure identification par les petits lecteurs à leur sort de victimes innocentes et traquées.

Jules, le personnage principal de l’histoire, noie le chagrin d’avoir été abandonné par sa femme, dans l’alcool. Il en veut à la terre entière et aux Allemands qui réquisitionnent le cuir dont il a besoin pour travailler dans sa cordonnerie.
Il est par hasard, témoin d’un accident de voiture dans lequel le conducteur et sa passagère viennent d’être tués et découvre 3 jeunes enfants cachés dans le coffre du véhicule. Ils sont juifs et
désormais orphelins. Jules les emmène chez lui.
Contre l’avis de tous, il les garde, les nourrit, les aide, essaie de retrouver leur famille et décide de les conduire clandestinement en Suisse, pour leur permettre de survivre…

Jusqu’alors, Jules ne s’était pas spécialement intéressé au sort des juifs, ni à la la traque dont ils étaient victimes. Quand il est témoin de l’accident, il agit d’abord en réflexe pour les secourir et les protéger.
C’est après qu’il devient un héros en refusant de les abandonner à leur sort et en prenant connaissance des risques encourus.

Cette histoire pleine d’humanité est réalisée dans des tons pastels et se termine avec une fin ouverte, pessimiste ou optimiste selon le lecteur.