La reine des coquillages ♥

ROMAN – Dès 9 ans
écrit par Yves-Marie et Nathalie CLEMENT
illustré par Simon BAILLY
Éditions du Pourquoi pas ? – 9,50 €

La maison où Charlie passe ses vacances avec sa mère est proche de la plage.
Charlie passe beaucoup de temps au bord de l’eau. Tous les matins, il ramène un panier rempli des trésors qu’il y a trouvés : des coquillages.

Il les dessine ensuite minutieusement durant l’après-midi.
Charlie n’a pas d’ami, pas de copain, « seulement sa famille, sa plage, ses coquillages et son cahier à dessin »…

Ramasser des coquillages et les dessiner, c’est plus qu’une occupation, c’est sa passion…

Mais, ce jour-là, il découvre, sur le sable, un paquet, « un sac en plastique jaune qui contient quelque chose de mystérieux ».
Il le garde précieusement pour l’ouvrir tranquillement dans sa chambre.

Dans ce colis étrange, il trouve un carnet où il est écrit : « journal de Nour ».
Lui qui n’aime pas lire, qui est aidé à l’école par Muriel son AVS (son auxiliaire de vie scolaire), se sent comme investi d’une mission.
Ce journal, il imagine que ce « garçon » Nour l’a écrit pour lui et il s’efforce de le déchiffrer.

Il découvre à travers la lecture de ces notes un monde différent du sien.
Nour y raconte son périple et comment « il » a été obligé de fuir son pays en guerre, la Syrie.

Pour une fois,  Charlie qui découvre une autre réalité, en oublie presque ses coquillages, ce refuge à lui dans son monde sans ami, un monde où il est en échec.

Pour une fois, il fait le lien entre ce qu’il entend à la télé et la réalité que vit Nour.
Il veut comprendre…

Progressivement, la lecture de ce journal, témoignage de ce que vit Nour, bouleverse l’existence de Charlie et son comportement.
Il se met à se poser des questions et à sortir de son cocon…

Une écriture très limpide qui nous attache au personnage de Charlie.
Le parallèle entre les vies des deux enfants avec les difficultés respectives qu’ils traversent est pertinent et permettra aux jeunes lecteurs de comprendre à leur tour le drame des migrants qui fuient la guerre, mais aussi la solitude qui peut être celle de certains élèves de leur classe un peu différents.

Des illustrations aux couleurs un peu éteintes mais qui laissent place à l’imaginaire, une sorte de collages de matières qui traduit avec justesse d’un côté le mélange de mélancolie et de douceur des états d’âme de Charlie et de sa maman et de l’autre l’éclatement de la vie de Nour.

Un coup de cœur pour ce roman sensible et attachant !