Louis XIV

Dans la collection « Grandes Images de l’Histoire » voici un album illustré qui, en treize tableaux d’un dessin plutôt austère, donne à découvrir un Louis XIV, débarrassé des oripeaux de la grandiloquence autour desquels il a construit sa légende pour accompagner l’homme dans son métier de roi avec les ombres et les lumières d’un règne long de soixante-douze ans qui marque l’apogée de la monarchie de droit divin dans le royaume de France.

Roi à cinq ans, c’est au contact de Mazarin et d’Anne d’Autriche qu’il apprend son métier de roi et découvre les réalités de la guerre, les désordres du royaume et la menace constante qui pèse sur sa personne du fait de la Fronde des Grands du royaume.

Roi de droit divin par le rituel du sacre à seize ans, il va mettre son talent, son courage, son travail et son orgueil à asseoir son pouvoir sur les hommes et pour cela :
– éloigner le pouvoir de la populace de Paris et édifier à Versailles un somptueux palais, vitrine du royaume où il organise sa grandeur et son pouvoir
– détruire sans pitié ceux qui l’écrasent de leur richesse
– domestiquer les grands du royaume au sein d’une cour à sa botte à l’étiquette aussi ubuesque que contraignante
– en appeler dans tous les domaines aux talents les plus grands et avoir le souci constant de l’excellence pour exalter le génie français
– par des guerres à répétition, affirmer la puissance française en annihilant celle des Pays Bas
– dans le même temps, faire de la France une citadelle imprenable et de chaque ville frontière une place forte
– jeter les bases d’un empire colonial en Amérique et en Extrême Orient
– persécuter les protestants jusqu’à les faire fuir du royaume
– asseoir la prospérité de l’économie sur un puissant réseau de manufactures royales et développer un « colbertisme » à la française qui reste inscrit dans la mémoire nationale
– par la danse, le théâtre et le goût des fêtes, oublier un peu son métier de roi tout en nourrissant sa gloire de « roi-Soleil ».

Puis au bout du chemin d’un si long règne découvrir lors de l’effroyable hiver de 1709 le terrible prix de la grandeur :
– un peuple écrasé du prix des impôts de la guerre et qui meurt de faim
– un état ruiné toujours sous la menace de la guerre
– une santé dégradée et la mort qui fauche les siens…

Ce récit, finalement très humain, d’un parcours ô combien empreint de royale grandeur s’achève sur un appel aussi pathétique que dérisoire à sa descendance de se « préoccuper davantage du bonheur des peuples 

L’histoire nous apprend que les successeurs ne sauront pas, ne voudront pas ou ne pourront pas le faire, empêtrés qu’ils seront dans un absolutisme qui ne saura pas s’ouvrir  au siècle des Lumières !

Nous sélectionnons cet album historique illustré pour l’originalité du regard porté sur cette période tout en regrettant que le dessin ne soit pas toujours à la hauteur du projet.
Un lexique simple et didactique ainsi qu’une frise historique complètent l’ouvrage.