Violette Hurlevent et le jardin sauvage

ROMAN – Dès 10 ans **
De Paul MARTIN
illustré par Jean-Baptiste BOURGOIS
Éditions Sarbacane – 19,90 €

Que s’est-il passé pour que la maman de Violette vienne se réfugier avec la fillette et son petit frère encore bébé dans une vieille maison de famille inoccupée depuis longtemps ?
Violette est furieuse contre tout ce qui lui arrive, cette maison qui lui semble sinistre et surtout son père qu’ils ont dû fuir…
L’arrivée brutale de ce père dont elle se croyait à l’abri, une photo découverte dans sa chambre et représentant une fillette chevauchant un chien avec son nom au dos : « la protectrice du jardin » et c’est le saut dans l’inconnu : dans le jardin qui lui semble soudain sauvage et mystérieux…
Là, non seulement son chien Pavel qui l’a suivie se met à lui parler, mais les pierres aussi murmurent… Immédiatement, elle se sent chez elle dans ce jardin qui semble renaître grâce à sa présence, ce jardin peuplé de créatures étranges qui l’accueillent comme leur nouvelle protectrice. Un monde pour une héroïne !
Mais là comme dans le monde réel, le danger guette, si elle a réveillé les habitants du jardin, des forces obscures sont à l’affût et ce mot Kaliban qu’elle entend, semble tout droit sorti de ses cauchemars d’enfant…
Mais pour la première fois, Violette se sent investie d’un rôle important à jouer. Les trois taupes qui connaissent les secrets du jardin lui ont confié sa mission de protectrice : pour éviter qu’une nouvelle tempête frappe le jardin, il lui faut rassembler les sept reliques qui lui donneront chacune un pouvoir particulier…
Pas question de suivre les conseils de la collectionneuse et de rentrer chez elle, armée de son courage, de sa ténacité et de son sens des responsabilités, elle entame sa quête… Il lui faudra apprendre à déchiffrer l’écriture dansée des oiseaux, affronter la horde verte, les loups, les colosses de pierre, les plantes carnivores…… mais surtout tous ses mauvais souvenirs…

Un roman d’aventures autant qu’une quête initiatique. Si puiser sa force dans l’imaginaire pour lutter contre des difficultés bien réelles n’est pas un thème nouveau, les illustrations où ressortent les personnages comme des silhouettes fantomatiques, créent bien une atmosphère entre rêve et réalité et se combinent avec le texte pour donner du corps à ce monde, permettant au lecteur d’y adhérer plus facilement.
Dans ce jardin mystérieux, s’il se glisse des clins d’œil à d’autres œuvres comme le « précieux » ou la forêt qui marche, on y rencontre des jardiniens, des fourmis photographes, des pêcheurs de saucisses et un chien gourmand qui se régale de cornichons et se précipite au son du « pop » de l’ouverture du bocal. L’humour ne manque pas et les péripéties s’enchaînent toujours en lien avec le vécu de Violette, dressant un portrait attachant de la fillette.