ROMAN – Dès 14 ans *
de Camille MONCEAUX
Éditions Gallimard – 22,90€
Avec « La nuit du Tengu », voici le dénouement de cette saga palpitante qui se passe dans un Japon du XVIIème siècle, à un moment de son histoire où le pays se referme sur lui-même et ses traditions, n’acceptant les étrangers que pour des relations commerciales, un pays où sous la férule de la famille Tokugawa, les femmes perdent progressivement leurs droits et leur liberté.
Après la libération du poète, Daichi, Hiina, la fille cerisier, et Ichiro, le garçon érable, sont toujours recherchés par le shogun. Ils trouvent refuge sur une île aux confins du pays et obtiennent la protection d’une famille très puissante. Hiina y gagne même la possibilité de vivre sans masque. Mais ils découvrent bientôt que cela a un prix. La vie de leurs amis de la troupe de théâtre étant en jeu, les voici contraints de participer à un complot mené par une organisation secrète : l’ordre du Tengu. Et la mission qui leur est imposée est une mission suicide. Rien de moins que de tuer le shogun. Si l’idée de changer le cours du monde « pourri jusqu’à la moelle », « construit au profit d’une poignée de puissants » sur l’oppression des faibles », peut-on être prêt à tuer de sang froid? D’autant qu’Ichiro, si le sabre maudit des Sanada est toujours en sa possession, a formulé le vœu de ne plus faire couler le sang…
Si les capacités de manipulation d’Akemi, la maîtresse espionne semble sans limites, il faut compter aussi sur les ninjas au service du shogun et en particulier sur le terrible Masashige, l’assassin du maître d’Ichiro….
Un dernier tome aux accents plus féministes. Hiina, narratrice y prend l’ascendant sur Ichiro et son évolution ne manque pas de surprendre. Si l’autrice cultive toujours autant son sens du détail, s’il est toujours question de vengeance, de manipulation, de lutte de pouvoir, de combats, l’accent est plus mis sur les relations, l’amitié, l’amour, la solidarité, le respect des différences. Et si le lecteur ne lâche pas le livre, il lui reste un ressenti d’une certaine désillusion, de héros fatigués.
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