Prisonniers de la nuit    

ROMAN GRAPHIQUE – Dès 13 ans **                                     
écrit par Emmanuel LANGLADE
illustré par Sarah MARCHAND
Éditions du Rouergue – 14,80€

Dans un pays ravagé par les guerres, sans nom et sans livres (ils ont été brulés), les habitants qui ne l’ont pas déserté, vivent sous l’autorité de deux personnages qui leur transmettent leurs ordres et messages via des écrans. Dernier ordre, déportation des enfants vers un lieu inconnu des parents.

Saccage Bam-Bam, la grande sœur plus expansive, et Mine-de-rien, le petit frère qui parle peu, sont deux enfants parmi les autres. Un lien très fort les unit ainsi qu’un don particulier : la capacité de ressentir et de connaitre les pensées de l’autre.
A la faveur d’un accident sur le trajet, Mine-de-Rien arrive à s’éloigner tandis que Saccage reste, elle, avec le groupe des enfants. Si la connexion entre les deux enfants est coupée, Saccage découvre en Montag une compagne rassurante et apaisante qui entretient son espoir de retrouver un jour son petit frère.
Tandis que Mine-de-Rien apprend à vivre seul, isolé dans un monde hostile, la vie de camp s’organise pour Saccage, souterraine, sous la férule d’hommes en noir toujours prêts à exercer leur violence.
Dans l’usine, en effet, les gardes organisent et surveillent le travail des enfants-forçats qui peu à peu perdent la vie. Mine-de-Rien est finalement capturé à nouveau. Pour Saccage et Montag, il est l’heure de le retrouver et de renouer avec « la vie qui est ailleurs ».

Un livre prenant dont la forme, texte et illustration en une correspondance quasi parfaite, entraine le lecteur dans un monde aux accents douloureux.
Le choix du noir et blanc renforce l’atmosphère.
Un livre intéressant qui pourra être lu à différents niveaux dans la mesure où le récit aborde avec force différents thèmes comme la toute-puissance, la violence, l’abrutissement par la répétition mais aussi la résilience et l’espoir.