Le mot sans lequel rien n’existe

POÉSIE- Dès 9 ans **
de Claude CLEMENT,
illustration de Cyril DOMINGER
Editions du Pourquoi Pas – 12€

Tout commence avec un oiseau qui descend des nuages pour picorer des mots sur un livre fragile oublié sur une plage…
Ces mots : « Justice, Parole, liberté, Ecoute, Dignité, Tolérance, Compassion, Amitié…. Il va les semer au grès de ses voyages et de de ses rencontres….

Ainsi dans une ville où « des gens silencieux circulent dans les rues », où « sur les trottoirs dorment des enfants épuisés », tandis que « des princes jettent leurs restes aux chiens », il sèmera « Liberté, Justice, dignité »…
Dans une ville sans cœur où « sur les pavés gris ne poussent que violence, compétition sauvage, rivalité, méfiance »… Ce sera « Ecoute, Différence, Tolérance … »
Là où la guerre a tout dévasté sur son passage : « Paix, Amitié, Joie »….

Mais quand il est de retour épuisé sur la plage, c’est un mot qu’il découvre, « celui sans lequel rien n’existe »…

Quel est ce mot qu’il lance pour qu’il « s’enroule tout autour de la terre » et donne à l’existence tout son sel et même sa raison d’être ?…

« Le mot sans lequel rien n’existe » est un magnifique et long poème paru une première fois en album en 1998, avec des illustrations de Sylvie Montmoulinex (prix des écoliers pour « Le royaume de la rivière ») aujourd’hui disparue.
Quelle bonne idée de le rééditer cette fois sous la forme d’un petit carnet où les feuilles sont reliées par un fil rouge.
Il fait penser à ce petit livre célèbre de Stéphane Hessel, « Indignez-vous » et mérite le même succès.
Dès la couverture, le regard du lecteur est intrigué par les lettres du titre qui ne s’affichent pas complètement, comme effacées en partie par l’eau de la plage.

Pour illustrer ce très beau texte, entre l’Alpha du début et l’Oméga de la fin,  seulement des mots, mais des mots dans une police de caractère graphique qui joue entre le gris et le rouge.

A lire à haute voix et à mettre entre toutes les mains.